What is love

baby don't hurt me no more
J'avais huit ans, quatre mois et six jours lorsque maman est entrée pour la première fois ivre à la maison. Il était quatre heures cinquante-sept et j'avais fini par m'endormir sur le canapé, à côté de papa, en l'attendant, mais ses talons claquant le parquet du salon m'ont réveillés. Papa s'était levé d'un bond, faisant voler en éclats son fameux verre de whisky. Puis je me souviens de cette gifle qu'il lui mis. Papa, il avait des grandes mains et de gros muscles. Il était le gérant d'une petite boulangerie de Woodstock, à l'époque. Et maman, elle n'avait jamais réussi à trouver du travail dans le pays et puis, j'ai compris avec les années qu'elle venait aussi de perdre ce qui aurait dû être ma petite sœur, dans son bain. Papa l'étreignait alors avec ses bras colossaux, puis maman s'est mise à pleurer sur son épaule. Ils s'aimaient, d'une façon ou d'une autre. Et même après ça, ils sont restés ensemble toute leur vie. Jusqu'aujourd'hui. Maman m'a appelé, pour m'annoncer qu'ils allaient divorcer parce qu'ils se rendaient compte que ce n'était plus comme avant et qu'ils avaient besoin de faire leur vie de leur côté. Enfin, c'est tout ce que j'ai pu tirer comme informations de son charabia encore plus incompréhensible au téléphone que d'habitude. Papa m'envoie quant à lui des cartes postales des Etats-unis. Je crois qu'il n'a toujours pas compris que je n'ai jamais quitté le territoire. Parfois, j'ai même des nouvelles de Mrs Smith, la mère de... je vais éviter d'en parler. Pour en revenir à nos kelpies, le divorce de mes parents ne m'a pas surpris plus que ça. Je m'attendais, un jour ou l'autre, à les voir se séparer. Une sorcière allemande frivole et amoureuse des belles choses et un amerloque sans pouvoirs magiques carré et  simple ? Ça ne pouvait pas durer sur le long-terme. Enfin, je les aime comme ils sont. Qu'ils soient ensemble ou non. Je me souviens particulièrement bien de toutes les bonnes roustes que j'ai ramassées plus jeune, de la part de mon père. J'étais pas un gamin facile, faut pas se mentir, j'avais un compagnon de galère, dans tout ça, mais... je vais éviter d'en parler.
Je vais vous apprendre un truc : je suis un sorcier ! Oui, bon, vous le saviez déjà, mais je pensais qu'il était bien de le rappeler. Enfin bref, j'ai découvert mes pouvoirs à neuf ans, en cassant un vase. Bon, dit comme ça, ça n'a vraiment rien d'extraordinaire, mais attendez de savoir ce qu'il s'est vraiment passé ! Je jouais au ballon avec Eth... Je jouais au ballon, puis en l'envoyant un peu trop fort, je l'ai coincé entre des branches d'arbre...

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Fae, descends d'là, tu vas t'faire mal et ta mère va encore te gronder ! Après, tu pourras plus v'nir jouer avec moi ! La petite voix d'Ethan peinait à grimper jusqu'à l'arbre dans lequel il était déjà bien haut. J'dirais à papa d'venir la prendre ! Descends j'te dis ! Faerwald ne prêtait presque aucune attention au garçon inquiet qui l'attendait au pied du chêne magistral et tendait sa petite main vers le ballon. J'y suis presque ! Arrête de flipper ! Mais avant qu'il n'ait pu s'emparer de la balle, celle-ci s'était spontanément délogée puis avait fusé vers le sol avant de s'écraser dans un grand boum, laissant un petit garçon traumatisé et un autre, trop amusé. Qu'est-ce que c'est qu...  ? le gamin aux cheveux d'or descendit à grande vitesse du tronc pour retrouver Ethan et la balle autonome. Dément ! Les garçons ne partageaient clairement pas le même avis. Qu'est-ce que tu fais ? N'y touche pas ! Ça peut êtr... Mais Faerwald ne suivit pas son conseil et à peine l'eut-il effleurée que la balle alla briser la vitre du salon des Mars. Mais qu'est-ce que c'est que ce machin ? Faerwald fixa Ethan, béat. Ça, c'est de la magie, Ethan. la porte d'entrée de la maison s'ouvrit brusquement et Mrs. Mars apparu, agitant un bouquet de fleurs, des bigoudis dans les cheveux, crachant des insultes dans une langue étrangère. Fae, ça peut être ce que tu veux, t'es mort. Ils déglutirent.

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Pardon. En fait, je vais parler d'autre chose. Autre chose qui n'inclue ni voiture, ni route, ni accident, ni Ethan Smith. Je pourrais vous parler pendant trois heures de la tenue que j'ai porté à son enterrement. Mais, je préfère encore trouver un autre sujet de conversation. Parlons de ma scolarité, hein ?
Dès mes premières années à Salem, on m'avait collé une étiquette. Celle de l'élève surdoué -mémoire eidétique oblige. Et, comme je n'adhère pas à ce "formatage" et à ce "rangement" -je suis un partisan du désordre, j'ai tout fait pour ne pas être ce qu'on attendait de moi. En fait, pour être franc, je n'ai fait que continuer à être moi-même. Je n'ai pas marqué cette rupture entre le moi "enfant", très joueur et qui ne connaissait pas la peur -enfin, je connaissais ma mère quand on lui casse son vase en jade, mais c'est une autre histoire, et ce moi "ado". J'ai continué à multiplier les coups foireux et les farces. J'étais vraiment doué pour amuser les gens (et pour faire fumer les oreilles d'un gars qu'on appréciait pas trop, en lui versant de la pimentine dans le jus, lors des repas.) Je me suis fait tirer les oreilles pas mal de fois, je l'avoue. Mais je ne regrette vraiment rien, on ne vit qu'une fois, comme on dit souvent.

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Tu me promets de jamais regarder en arrière, Fae ? C'est promis.

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informations supplémentaires: il dispose d'une excellente mémoire, presque "absolue", c'est une encyclopédie ambulante. ∞ faerwald est un féru de comics et de bandes-dessinées étrangères. il est aussi passionné par les super-héros et il avait promis à son meilleur ami de porter un déguisement de spider-man lors de son mariage. finalement, il l'a porté à son enterrement, l'an dernier. ethan est mort sous ses yeux, fauché par une voiture, mais il n'abordera jamais le sujet. ∞ il est allergique à pas mal de choses et, bien que bordélique, il est amathophobe : il a peur de la poussière. ∞ ce n'est pas le plus puissant sorcier de tous les temps, mais il faut avouer qu'il ne se débrouille pas si mal avec une baguette magique en main. ∞ il répète souvent "dément", "esthétique" et "zen". ∞ il carbure au chocolat au lait. ∞ on peut dire ce qu'on veut sur son comportement, il n'a jamais connu en dessous d'un effort exceptionnel. ∞ il n'y a que deux choses dont il a du mal à se rappeler : les prénoms et son chemin. ∞ faerwald a un léger cheveu sur la langue.