Une fois son cours terminé, Rheia attrapa son sac et sortit en vitesse de la salle ; la brune avait complètement oublié de prendre un petit-déjeuner et son estomac criait désormais famine. Elle évita tout contact avec les autres élèves, ne voulant pas retarder l'heure du repas. Si quelqu'un se mettait entre elle et son assiette, il subirait un bloclang propre et net. Rheia traversa le campus rapidement, mais évitant de courir, histoire de ne pas passer pour une folle aux yeux des autres étudiants ; si ce n'était pas déjà fait, vu son état lors de chaque fête lancée sur le campus. La dernière fois, elle avait fini dans la fontaine, à danser avec son copain, avant de le larguer deux minutes après, car il lui avait mis de l'eau dans l’œil. Elle était finalement retournée dans ses bras dès le lendemain.

Rheia passa la porte de la cafétéria avec un soupir de soulagement. Elle avança dans la salle, cherchant déjà un endroit où elle pourrait s'asseoir une fois servie. Son regard trouva rapidement une tête blonde familière : Gillian. Elle croisa le regard de cette dernière et lui fit signe qu'elle viendra la rejoindre. Rheia ne lésina pas sur les doses, son assiette étant au bord de déborder. Une fois ses désirs comblés, la brune s'approcha de la table où se trouvait Gillian. Heureusement pour Rheia, son amie était seule et non pas accompagnée d'autres Wasptings, qui se seraient fait une joie de la mettre plus bas que terre. Mais Gillian était différente. Rheia s'assit à côté de la blonde et la gratifia d'un sourire. « Je te dérange pas j'espère ? » On sait jamais, si Gillian attendait déjà quelqu'un ou bien si elle voulait être un peu seule. « T'as passé une bonne matinée ? » La brune prit sa fourchette et la piqua dans son assiette. Elle inspecta la nourriture pendant quelques secondes avant de la porter à sa bouche, avec un soupir de soulagement.

Le ventre de Gillian criait famine. Elle fit de son mieux pour le faire taire, ou du moins pour le rendre moins audible. Elle se plia en deux, toussa à chaque fois qu'il désirait se faire entendre... Mais rien à faire. Il avait faim. Elle avait faim.
La cloche retentit, laissant échapper un soupire de soulagement des lèvres de la jeune femme. Elle attrapa ses affaires et se dirigea vers la cafétéria. Elle plongea une main dans son sac, le retourna de fond en comble et la ressortit en tenant le Graal. Une simple barre de chocolat, utile quand on ne veut pas passer pour une affamée devant les autres en remplissant son assiette de trois fois son poids en nourriture. Elle grignota sa barre délicatement, comme l'exigeait sa condition de wasps, quand bien même elle rêvait de l'avaler tout entière.
Gillian poussa les portes de la cafétéria et se rangea dans la file, son ventre un peu moins rassasié. Elle se servit des quantités normales, aussi normales que pour une fille avec un tour de taille comme le sien. Gillian faisait attention à sa ligne, ne raffolant pas du sport.
Elle se dirigea vers une table où elle posa son plateau et commença à attaquer son assiette avec sa fourchette. Elle leva la tête, sentant qu'on l'observait. Elle scruta la pièce à la recherche d'une tête connue et finit par repérer Rheia, l'ennemie jurée des Waspsting. Mais contrairement à ses soeurs, Gilly avait sympathisé avec la jeune brune et s'en était faite une amie, attirant les regards noirs de ses amies pures à chaque fois qu'elle était aperçue en sa compagnie.
Quelques minutes plus tard, Rheia vint à son tour déposer son plateau, et s'assit en face de la blonde. « Je te dérange pas j'espère ? » S'armant de son plus beau sourire, elle indiqua la table d'un signe de main. « Comme tu peux le voir, je suis débordée par les conversations que j'entretiens avec mes amis. » Elle plongea sa fourchette dans son assiette et en porta le contenu à ses lèvres. « T'as passé une bonne matinée ? » Gillian hocha les épaules. On ne pouvait pas appeler ça une bonne matinée, mais elle n'était pas mauvaise non plus. Un début de journée banal, avec les cours qui s'enchaînent, et Lancaster qui croit indispensable de faire son malin dans chacun d'eux.  « Et toi ? »