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| Sujet: affamés. (pv Jules) Mar 21 Oct - 15:05 | |
| AUJOURD'HUI, JE VAIS REGARDER LE TEMPS PAR LA FENÊTRE. (Jules. Tove.) Alihotsy. Voltiflor. Puffapod. Ellébore. Bubobulb. Ton cours de botanique tournoie encore dans ta tête malgré l’heure que tu viens de passer à te prélasser dans les toilettes hantées. Inconfortables au possible, ces toilettes ont le seul avantage d’être souvent désertes et donc propices à la rêverie. Chose impossible à faire lors du cours de botanique. (Ou alors si peu) C’est alors que ton estomac s’est manifesté bruyamment, voilà pourquoi tu te retrouves ici, à faire la queue pour ton futur maigre repas. Entourée de ses étudiants mourant de faim. Un peu comme toi, ou presque. Adossée au mur, tu espères vivement ne pas à avoir trop à attendre, n’étant pas des plus patientes pour cette activité, si l’on peut considérer cela comme une activité propre à l’humain. Ce qui n’est vraiment pas le cas. Alors tu restes là, à faire tu ne sais quoi. Attendre, sans trop de patience sans doute. Tu expires un souffle sec, bruyant, avant de voir la queue se réduire peu à peu. Te reprochant un peu plus de ton repas. De cette routine quotidienne. Enfin, tu sors de tout cela, cherchant une place où t’assoir. Toutefois, à cette heure, il ne reste que peu de places et la plupart se trouvent au fond de la salle. Tu traverses alors la cafeteria d’un pas rapide, perchée du haut de tes talons comme une statue en mouvement. Contradictoire. Etrange. Enfin assise, tu remarques que tu n’as aucun voisin avec qui discuter. Bien. Parfait. Puis tu attaques ta salade verte, te donnant l’impression de te transformer en tortue, ces êtres possédant leur maison sur leur dos. Un peu comme toi. Tu ricanes pendant que l’insigne de ta fraternité reluit sous la lumière. Ces temps-ci, la vie en France te manque. Ça te rend étrange, douceur mélancolique. Pourtant, ici tu es libre. Mais souvent, cette liberté rime avec solitude. Au sens figuré. Ton cœur se sent seul ainsi libre. Ce petit cœur palpitant et coloré aux fleurs de l’enfance. Uhm. Faut pas dire ça non. Faut pas. T’as des connaissances ici. C’est juste que tu ne les as pas encore rencontrées, voilà tout. Ouais, pis vaut mieux la liberté solitaire à la prison de fausse complaisance. |
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